Une envie irrépressible

D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours voulu être maman. J'ai, dès l'adolescence, adoré les bébés mais je n'avais pas la maturité nécessaire pour déjà penser à la maternité.
Le gros déclic, celui où tu te réveilles avec cette envie irrépressible d'être mère, ce jour où vraiment tu te sens prête c'était en 2015. Je ne suis même pas sur d'arriver à retranscrire ce sentiment à l'écrit, c'était viscéral, incontrôlable, impossible de me raisonner, je voulais être maman. Ca pouvais paraitre capricieux (d'ailleurs merci les proches et moins proches de vos petites remarques) mais c'était tellement au delà de ça. Et croyez moi j'aurai aimé contrôler ça je vous assure. Parce qu'à l'époque la personne avec qui je vivais n'étais pas prêt du tout et n'en voulait absolument pas. Je ne vais pas m'étaler mais en bref ça nous a valu une séparation au milieu d'autres raisons.
Passons, j'ai rencontré Papa Gato, ce genre de papa idéal qui avant même que l'on se rencontre voulait déjà plus que tout des enfants. C'était un peu le désir que j'avais mais au masculin. Et je crois que ce désir est tout aussi beau dans les entrailles d'un papa.
Mais bon, ma raison oblige on a quand même décider d'attendre un peu. Et pourtant dieu sait que j'ai souffert les années précédentes. Dieu sait que j'en voulais plus que tout de ces enfants... Mais la raison, le regard des autres, les petits commentaires de chacun, la situation financière blablabla, tant d'excuse qui m'ont amenée à dire que ce n'était pas le bon moment.
Drôle de situation d'inverser les rôles et de faire vivre a Monsieur la souffrance que j'ai vécu quelques temps en arrières...
Ce que je ne disais pas c'est que j'en avais toujours autant envie, je souffrais moins parce que je savais que ça viendrait, parce que je savais que la décision m'appartenait, mais j'avais mal de devoir brimer cette envie, de devoir me raisonner, d'essuyer les remarques si j'avais le malheur de dire que nous avions le projet de faire un bébé dans pas si long...
Je crois que chaque étape de mon envie de bébé a été complexe en terme d'émotion et de frustration.

Comment j'ai tenu ?
Déjà je n'ai pas vraiment eu le choix. Malgré une envie viscérale ma raison a systématiquement pris le dessus. J'ai toujours respecté les choix de la personne avec qui je vivais, parce qu'on ne fait pas un enfant pour soit. Le plus important pour moi dans mon désir de maternité c'est que cet enfant soit autant voulu par ses deux parents. J'ai fais preuve de beaucoup de patience, j'ai pleuré souvent, j'ai pourtant été très heureuse à chaque annonce de grossesse autour de moi (et dieu sait qu'il y en a eu...), je me suis parfois apitoyée sur mon sors, mais j'ai continué à aller de l'avant. J'ai toujours pensé qu'il y avait pire dans la vie. J'ai toujours réalisé la chance que j'avais de pouvoir avoir un enfant, peu importe quand ça arriverait.
Ma soeur m'avait conseillé "trouve toi un projet qui t'anime"
Et finalement le destin, la vie, l'envers de cette envie m'a permis de trouver ma voie professionnelle. J'ai passé mon concours d'auxiliaire de puériculture, 10 mois plus tard j'étais diplômée avec un tas de connaissance sur les enfants, la parentalité, la maternité et tant d'autre chose. Il est évident que je n'ai cessé de penser à ma future maternité durant cette formation, je me suis projetée à chaque instant sur ce que j'appliquerais avec mes enfants. Mais j'ai pris et je prend encore aujourd'hui un plaisir et une satisfaction immense de pouvoir accompagner des parents, des mamans, des enfants dans leurs apprentissages. Et à l'heure qu'il est je n'ai aucun regret et je suis même fière de vivre ma maternité après avoir pu obtenir toutes ces connaissances, ce recul, ces rencontres.

Oui c'était dure, oui j'ai détesté chaque personne qui m'a dit "tu as le temps", chaque personne qui me donnait l'impression de ne pas comprendre ce qui se passait dans mes entrailles. Si c'était à refaire je ne dirais pas qu'ils avaient raison, et je les détesterais toujours autant. Mais je n'ai aucun regret car les choses sont ce quelles sont, je considère que rien n'arrive par hasard et ce doux bonheur qui arrive est la décision la plus réfléchit que j'ai pu prendre dans ma vie (ça c'est aussi parce que je suis assez impatiente et parfois un peu impulsive dans mes décisions ahah).

Ce qui est sur c'est que je comprendrais chaque mot d'une femme ayant cette envie, je ne considérerais jamais cela comme un caprice et je serais extrêmement admirative de sa patience comme j'aurai aimé qu'on le soit pour moi.
Ce n'est pas parce que je n'ai pas de regret que je n'ai pas eu mal
J'espère tellement que mes mots seront compris, que certaines se reconnaitront, que d'autres sauront alors entendre leur proche qui vive cela. Il y a évidemment pire dans la vie, il y a toujours pire, mais ces maux/mots font aussi partie de ma maternité et ils ont permis de la construire. Et surtout je pense que nous avons toute une histoire et une approche différente de notre désir d'être mère, alors à chacune son histoire, voici la mienne. 

envie de bébé, future maman, je veux un bébé, attendre bébé, grossesse, maternité, future maman, blog maternité, blog grossesse
10 juillet 2017. Le jour où j'ai osé me confier sur ce désir.

Commentaires